lulli\'s dreams

Un matin sombre.

Il pleut.

Ici c'est l'ennui qui tapisse les murs. La maison de mémé elle sent la lavande.

La lavande et l'humidité.

J'ai froid.

Maman pleure. Mémé est morte.

Moi je m'ennuie, personne fait attention à moi. Ils démontent toute la maison. Défont des cartons. Démontent les lits. Je veux sortir. Maman veut pas.

Maman crie.

Je m'enfuis au grenier. Il fait sombre. Il fait peur.

J'aime bien le grenier. Je connais tout par coeur. Les p'tits soldats du pépé Lulu. Les pierres précieuses de tonton Sam. Les fauteuils poussiéreux. Mais aujourd'hui rien ne m'amuse. Je boude. Je me cache au fond sous les toiles d'araignée. Maman en a peur.

Moi pas.

Je découvre alors, coincé sous la chaise rouge et or, un petit coffret. Un coffret en bois. Je l'attrape. Je l'ouvre. Il s'ouvre en crissant. Je frissonne : un trésor ?

Je suis déçu, très déçu. Une photo, un bout de bougie et une coquille de noix. Je reregarde au cas où. Rien à faire.

Maman m'appelle à table. Je cours. Je descends. Je m'attable. Le plat lui échappe des mains.

- Qu'est ce que tu as là ?

Je lui tends mon trésor. Elle pleure maintenant. C'était son coffre à elle. Quand elle était petite. Elle rie en l'ouvrant. Tout n'y est pas, sa mère l'avait ouvert. Il restait cette photo de jeune comédienne jaunie par le temps. Il restait aussi un coquille de noix qu'elle collectionnait. Le bout de bougie finit à la poubelle. Avec elle avait lu et écrit à plus d'heure. Elle s'assis, poussa un loquet. Je ne l'avais pas vu. Un petit tiroir s'ouvrit.

Une page en tomba.

Une lettre.

La lettre.