Eric, lettre et récriture
Cher ami, cher Eric,
tant d'années après ! Tant de solitude après ! Je me décide à t'écrire.
Je t'ai écrit, téléphoné, revu aujourd'hui je tenais à te dire que je t'effaçais de mon répertoire, que je te renvoyais les lettres que tu m'écrivis.
Je suis triste comme au premier jour, au premier regard où j'ai su que je t'aimais et que tu m'aimais aussi, du moins tu me le dis. Je suis triste, est ce une marque supplémentaire d'amour ou de regret amer? J'ai le goût des larmes encré en moi. Je ne veux plus te voir, réactiver les anciennes erreurs, je ne suis pas ton amie. Je fus bien plus que cela, tu ne l'as jamais reconnu, tu me montrais alors du doigt toutes les jeunes filles -que je trouvais sublime comparées à moi- que tu avais rabrouées, à qui tu t'étais refusé. Je ne compris pas, en un mois ma joie m'avais quittée, mes larmes prirent leur place à mes cotés dans mon petit lit. Depuis je n'ai connu, reconnu, aimé personne comme toi ou alors je ne m'en souviens plus. Aucun n'a eu le goût de mes lèvres qui me valent pourtant de charmants sous entendus. Etaient-elles trop impressionnantes ? Trop salées par mon désir ? Tu n'as pas voulu aller plus loin, tu m'écrivis que tu ne comprenais pas ma peine... A être incomprise on s'habitue. Je ne t'ai jamais haï cela demande trop d'énergie, je t'en ai voulu un peu, je ne t'en veux plus, j'étais aussi fautive que toi. Sans doute plus : j'y ai cru !
De ceci te voici au courant, reprends ta route, ma sirène, par loin ne me revient jamais.
Lulli
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Celle que j'aurais pûs envoyer :
Eric,
Je tiens à te dire que ta conduite m'a deçue. Tu ne m'as pas rappelée pour la fête où tu m'avais invitée... Je te renvois ces lettres qui me brûlent les doigts que tu m'avais écrites il y'a longtemps.
Adieu sirène
Lulli
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